Pour avoir des os solides
La baisse du nombre de spermatozoïdes dans la population et du lien possible avec une consommation excessive de produits laitiers, trop riches en hormones femelles.
Mais beaucoup de médecins et de diététiciens encouragent leurs patients à boire du lait, sous prétexte que cela serait bon pour les os. Les femmes qui approchent de la ménopause, et dont la perte osseuse s'accélère, sont particulièrement visées par cette propagande.
Il est vrai qu'avoir des os fragiles est ennuyeux. Cela augmente le risque de fractures qui, lorsqu'elles se produisent au niveau de la hanche, des vertèbres, ou du col du fémur, peuvent entraîner un handicap durable. Mais il n'est pas exact qu'augmenter leur consommation de produits laitiers soit une bonne stratégie de prévention.
Au contraire : les populations qui consomment le plus de lait connaissent des taux d'ostéoporose (os poreux et donc fragiles) et de fractures du col du fémur parmi les plus élevés du monde. La Suède, par exemple, détient à la fois le record de consommation de laitages et le record des fractures du col du fémur. A l'inverse, au Cambodge, en Gambie, à Okinawa (Japon) où l'on ne consomme pas de laitages, l'ostéoporose est une maladie quasi-inconnue.
Ce n'est absolument pas le cas. Les os sont tout aussi vivants que les autres organes. Il sont d'ailleurs irrigués par les vaisseaux sanguins et traversés par les nerfs. Ils ont besoin d'être nourris en permanence, et se renouvellent si bien que le squelette d'un adulte est complètement régénéré tous les 10 ans !
Les os ne servent d'ailleurs pas qu'à maintenir le corps droit. C'est dans leur moëlle que sont produites de nombreuses cellules immunitaires (les globules blancs), indispensables pour nous protéger des infections.
Ces structures s'appellent des BMU, soit Basic Multicellular Units, ce qui ne veut pas dire grand chose si ce n'est « unités basiques multicellulaires » (pas besoin d'avoir été à Oxford pour le comprendre).
Pour se déplacer à l'intérieur de l'os vers la région qui doit être remplacée, la BMU creuse un tunnel ou une tranchée grâce à des ostéoclastes, des cellules qui détruisent l'os par acidification et digestion. Lorsque la BMU avance, elle rebouche le tunnel derrière elle grâce à des ostéoblastes (avec un b) situées à l'arrière, qui sont des cellules qui fabriquent de l'os. Les ostéoblastes entrent dans la cavité et la meublent en secrétant des protéines qui constituent la matrice osseuse sur laquelle le calcium se dépose.
Les médicaments utilisés par la médecine conventionnelle, les bisphosphonates, ne sont pas ou peu efficaces à long terme. Et on vient de réaliser, en mai 2012, qu'ils pouvaient parfois provoquer eux aussi des fractures osseuses.
C'est pourquoi, contre l'ostéoporose, mieux vaut se tourner vers des solutions naturelles, surtout qu'on sait parfaitement aujourd'hui que certaines mesures marchent vraiment.
Je vous ai dit que l'affaire des produits laitiers et du calcium « bon pour les os » est un mythe. Précisément, les populations qui consomment le plus de produits laitiers figurent parmi celles qui ont les os les plus fragiles.
Cela semble curieux, puisque les produits laitiers sont en effet riches en calcium, mais l'explication est simple : dans la plupart des cas, ce n'est pas parce que votre alimentation manque de calcium que vos os se fragilisent. Vous avez bien assez d'apport de calcium alimentaire si vous buvez de l'eau (Contrex, Hépar ou Tallians, mais aussi votre eau du robinet si elle est « calcaire », ce qui n'est ni plus ni moins que du calcium...) et des légumes. Les choux de toutes sortes sont très riches en calcium, en particulier le chou chinois. Si vos os se fragilisent, c'est parce qu'ils ne parviennent pas à retenir le calcium que vous leur apportez. Pire, ils laissent partir les sels de calcium qui les composent dans votre sang et vos urines.
Augmenter vos apports alimentaires de calcium ne sert alors à rien.
Les acides attaquent le calcium, et attaquent les os. Un régime salé, riche en céréales et en produits animaux, pauvre en fruits et légumes, provoque une acidose chronique de l'organisme. Pour compenser l'acidose, l'organisme utilise ses muscles et surtout ses os comme réservoir de produits « basiques » (le contraire de « acides »), qu'il libère dans le sang, à commencer par le calcium des os. On retrouve alors dans les urines du calcium, mais aussi des fragments de protéines osseuses.
Ce mécanisme atténue l'acidose, mais il a évidemment un effet catastrophique à long terme sur les os.
Il y a 150 à 200 000 ans, les hommes se nourrissaient à 70 % de végétaux pauvres en chlore (qui a un effet acidifiant) et gorgés de sels de potassium (à effet basifiant). Leurs os étaient bien plus robustes que les nôtres, ainsi qu'en attestent les recherches des anthropologues. (1)
Les études démontrent qu'une forte majorité des Européens est en déficit de vitamine D, particulièrement l'hiver.
Avaler plus de calcium ne leur sert à rien s'ils ne se préoccupent pas d'abord de leur niveau de vitamine D.
Le premier moyen, essentiel, est de s'exposer au soleil intégralement une dizaine de minutes par jour, d'avril à septembre, entre 11 et 15 heures. Notez que c'est exactement ce que le ministère de la Santé en France recommande de ne PAS faire, mais je me tiens à la disposition de tout fonctionnaire qui verrait un problème dans mes propos les études qui prouvent qu'il se trompe.
Les poissons gras sont la seule source alimentaire intéressante de vitamine D. Le problème est qu'il faut se procurer au moins 35 à 40 microgrammes de vitamine D par jour, ce qui correspond à 200 grammes d'anguille ou de hareng, une quantité que très peu de personnes sont prêtes à avaler sur le long terme.
Reste la solution des ampoules ou gouttes de vitamine D3. La dose nécessaire pour maintenir un taux optimal varie selon les personnes, avec une moyenne autour de 1500 unités internationales par jour.
Une activité sportive est fortement conseillée, et si vraiment c'est impossible pour vous, efforcez-vous de saisir les occasions de monter les escaliers, vous lever de votre bureau pour faire le tour du pâté de maisons, quitter votre canapé pour faire du jardinage, ou encore soulever des haltères, même légères. Plusieurs études ont conclu à des effets très positifs des exercices de musculation sur les os du poignet, des vertèbres et du fémur. (2) Si vous souffrez déjà de fragilité osseuse, vous devez vous engager dans un programme d'exercices réguliers pendant au moins un an.
Vous atteindrez ainsi un apport de 3,5 à 4 grammes par jour de potassium, ainsi qu'une bonne dose de vitamine K. La vitamine K est l'un des anges gardiens de vos os. Vous la trouvez dans le persil, les choux verts, les pissenlits, le cresson, les épinards, le basilic. Dès que vous en manquez, votre risque de fracture du col du fémur augmente. Dans l'idéal, il faudrait consommer 120 microgrammes de vitamine K par jour, 200 microgrammes à partir de 50 ans pour se mettre à l'abri d'un déficit.
Enfin, comme souvent, tabac, alcool et caféine augmentent significativement les pertes de calcium osseux, et le risque de fracture.
Et pour terminer, ne vous privez pas complètement de produits laitiers, si c'est un sacrifice pour vous. Manger un bon fromage fait vraiment partie des grands plaisirs de la table pour les personnes qui apprécient, et rien ne s'oppose à manger une ou deux parts par jour, si vous suivez par ailleurs les conseils ci-dessus.
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